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Poèmes et papier découpé en attendant le printemps

Cet hiver n’est pas un hiver. Il se donne des airs de printemps avec des fleurs qui traversent les semaines sous nos yeux surpris. Pensez donc !

Narcisses blanc et or en novembre,
fleurs rose des pommiers du Japon en décembre,
pervenches bleu azur en janvier,
violettes sombres aux feuilles ourlées de gelée blanche en février,
iris violets et forsythia dorés en mars…

Pervenche 2 2016 05 0824 RBC Noël 2015 Cogniassier du Japon 3

Violettes et gelée blanche 3 2016 05 08Iris RBC 4 2016 03 08

Aux fleurs en couleur, ajoutez les feuilles : menthes, ciboulette, mélisse, pissenlit pointent sur la terre humide. L’herbe pousse, les noisetiers commencent à déplier leurs feuilles…

Ce n’était pas assez d’en parler pour patienter jusqu’au 18ème Printemps des Poètes. Alors, même si l’ouvrage ne manque pas, les idées poursuivent leur chemin, et les mains les idées.
C’est ainsi que j’ai écrit quelques petits poèmes que j’ai  mis en page puis illustrés avec la technique du papier découpé.
Ensuite, je les ai reliés dans un livre en carton, kraft et raphia. En voici quelques photos.

Acrostiches AU JARDIN couv 1

BB Acrostiches couv 4 et 1BB Acrostiches p 10

BB Acrostiches p 2BB Acrostiches p 3

BB Acrostiches p 8BB Acrostiches p 7

Ce livre était un prélude aux ateliers Poésie que j’ai animés en janvier, février et mars dans le cadre du 18ème Printemps des Poètes à la Bibliothèque Municipale de Ribérac.
Ils feront l’objet de plusieurs articles prochainement.

« Froid polaire »… disent-ils

Ne laissons pas le froid geler notre parole.

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 Le deuxième mois de l’année commence et nous amène ce froid qui gèle les paroles dans l’haleine exhalée.
Premier grand froid d’un hiver qui ne se montrait pas encore.

Préparant une rencontre sur le thème des contes inuit, j’avais justement la possibilité de découvrir « Nanouk l’Esquimau », le film de Robert Flaherty (1922) et « La saga des Inuit » de Jean Malaurie, quatre films de 52 minutes réalisés à partir des 10 films de Jean Malaurie, suivis d’un passionnant entretien-portrait de l’auteur (coffret DVD INA, Paris, 2007).
Je regardais avec attention et émotion ces films qui sont déjà des témoignages historiques de la vie passée d’un peuple pour lequel j’ai une grande admiration.
« Atanarjuat » de Zacharias Kunuk, avait déjà suscité mon intérêt lors de sa sortie en 2002. Il était le premier long métrage à avoir été écrit, réalisé et joué entièrement en inuktikut, la langue des Inuit du Canada, et les suppléments qui accompagnent le film permettent de comprendre les codes et les rituels de la vie de ce peuple.

En quelques décennies, les conditions d’existence des Inuit ont été radicalement modifiées par l’exploitation industrielle et l’extraction pétrolière, ils ont été spoliés de leurs territoires et contraints de s’adapter à un mode de vie destructeur de leurs valeurs et leur robustesse.
J’avais la sensation d’un gâchis irrémédiable en regardant ces images, témoignage du génie de ces hommes pour vivre dans des conditions extrêmes. Témoignage de leur adaptabilité, leur résistance, leur philosophie… et leur humour. Il y avait du rire dans leurs yeux, et des jeux dans leur vie.

Une parole de Jean Malaurie m’a frappée par sa précision lapidaire et respectueuse lorsqu’il dit d’eux : « C’est Lascaux vivant. »
Merci, Monsieur Malaurie, de nous rappeler cette réalité : les habitants des grottes de Lascaux n’étaient sans doute pas des sauvages sans foi ni loi, comme on nous l’a fait croire si longtemps.
Les savants qui étudient cette période de notre histoire le répètent au fil de leurs découvertes, mais il est difficile de contrecarrer des idées reçues.

Nous sommes nombreux à être devenus sensibles à la cause des Inuit qui subissent ce triste sort au nom du progrès, et plusieurs conteurs à proposer des spectacles reprenant les contes et les mythologies des Inuit.
Nous avons la possibilité de pouvoir transmettre – à notre échelle et avec nos moyens, là où nous sommes – ces épopées, ces légendes, mémoire ancestrale de l’humanité.

Quelle responsabilité et quel honneur ! Ne laissons pas le froid geler notre parole.
Qu’elle soit juste, entendue, et portée plus loin encore par vous qui l’entendez.

2012 : l’année nouvelle est arrivée

Donner sa chance à l’inconnu, à l’inespéré.

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A pas feutrés, aux premières heures du Jour de l’An, dans l’ombre de la nuit, nous sommes cinq pour fêter sa venue. Heureux autour d’un repas simple et raffiné. Rires, lumières, chants.
Amis nouveaux, humour anglais (délicieux antidépresseur si jamais vous vous sentez d’humeur chagrine), harmonie.

Le quotidien est là, tenu à distance pour quelques heures, car c’est un cycle nouveau que l’on accueille cette nuit, ensemble. Nul ne sait de quoi il sera fait, ou si peu. On se séparera après l’échange des vœux, la prise de résolutions diverses, éphémères ou durables. Et l’avenir dira la suite.
Mais au fond, le défi n’est-il pas d’ouvrir la porte à l’inconnu, de donner sa chance d’être au renouvellement, d’expérimenter sincèrement le déplacement de son propre point de vue pour en connaître un autre ?

Oui, donner sa chance à l’inconnu, à l’inespéré. Croire qu’il peut nous arriver mieux que ce que nous n’avons jamais osé imaginer. Savoir reconnaître la chance, même lorsqu’elle se manifeste sous des traits inattendus.

Le jour se lève sous un ciel océanique que peignent les doigts effilés des arbres noirs, un ciel chargé de pluie et de vent.

Je remercie mes hôtes ouvreurs de temps et je reprends ma route. Elle traverse un paysage bocager d’un vert cru.