C’était dimanche 17 juin. Il faisait beau et chaud, juste ce qu’il fallait.
Cette année, le festival « Ya qu’ça qui conte » avait pour thème l’Antiquité, romaine puisque les Romains sont passés et ont séjourné en Alsace. Mais pas seulement.
Comment ne pas parler des Celtes, peuples migrants porteurs d’une autre mythologie, si riche elle aussi ?
Tout le week-end, il était possible de se perdre dans une faille du temps.
Là, flâner entre l’échoppe du médecin et la tente du centurion, ici écouter les musiciens ou assister aux jeux des gladiateurs. Un autre temps était soudainement à portée de mains, d’yeux et d’oreilles.
J’ai été invitée à conter pour deux séances, l’une sur la mythologie romaine, l’autre sur les légendes celtiques.
« Grands dieux, quelle famille! »
Au début était Albe et la princesse Rhéa Silvia, vestale séduite par Mars dont elle eut les jumeaux Romulus et de Rémus. Plus tard Romulus fonderait Rome.
Mars avait protégé les deux enfants d’un sort cruel. Il était particulièrement aimé des Romains, aussi était-il naturel de poursuivre avec des anecdotes à son sujet.
Avec Vénus, sa belle amante, et Vulcain, mari de Vénus.
Avec Jupiter, roi des dieux et époux de Junon. Son épouse, trahie tant de fois par son mari volage, avait plus d’un tour à son actif pour se venger de Jupiter sur ses amantes…
Elles en firent les frais mais leurs enfants devinrent des dieux.
Ainsi les jumeaux nés de Léto : Diane, déesse de la chasse, des sources et des bois, vierge intraitable et Apollon, le dieu à la lyre qui instaura son culte à Delphes avec la Pythie, et tua le pauvre Marsyas, satyre musicien qui jouait « divinement » de la musique.
Après une naissance pour le moins extraordinaire, leur demi-sœur, Minerve, était pourvue de nombreux talents. Elle inventa l’aulos, une double flûte qu’elle abandonna rapidement à cause des moqueries de Junon et Vénus. Elle tissait merveilleusement et Arachné, qui ne sut pas garder la modestie nécessaire, en mourut.
Déesse protectrice d’Athènes, elle était l’une des trois divinités protectrices de Rome avec Jupiter et Junon.
Bacchus, fils de Jupiter et de Sémélé, eut lui aussi une enfance bien dangereuse à cause de la colère de Junon. Ce dieu, protégé par des nymphes, sera ensuite confié pour son éducation aux Muses et à Silène, satyre philosophe et ivrogne, qui lui apprendra tout de la vigne et du vin. Il remerciera Midas, roi de Phrygie, d’avoir pris soin de Silène en exauçant son vœu : transformer en or tout ce qu’il touchera. « Bon dieu », il acceptera aussi de le délivrer de ce vœu mortifère.
Il fera connaître le vin jusqu’en Inde et en Egypte.
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Dans l’après-midi, c’était dans les légendes celtiques que j’entraînais mes auditeurs… Chacune était empreinte d’un sortilège étrange ou dangereux.
« Amour et sortilèges, légendes celtiques »
Le prince Conn Eda, enfant heureux jusqu’au remariage de son père, est victime de la haine de sa marâtre et mis au défi de lui rapporter des objets bien improbables, au risque de sa vie.
Courageux, il part vers son destin et traverse les épreuves…
L’amour magique qui unit Midir et Etaine est à l’épreuve du temps et de l’espace.
Bravant les tempêtes, la mort, les métamorphoses, ils se retrouvent, toujours.
Bran, prince méditatif devant une mer sans couleur, voit soudain une jeune femme lui tendre une branche fleurie de pommier. Puis tout s’efface. Bran part à sa recherche avec quelques compagnons marins…
C’est ainsi que s’achevait cet après-midi où s’entremêlaient des mondes invisibles et pourtant si présents.
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