Premiers jours de janvier 2019.
La tradition est d’adresser ses vœux à tous ceux qui nous sont proches et chers, à ceux avec qui nous sommes en relation. Comment être sûr de ne pas oublier quelqu’un ?
Le mieux est de se rendre dans un lieu que l’on aime, d’embrasser l’espace et tout ce qu’il contient à l’instant même où l’on y est présent. Et dans cette immensité, chacun trouvera ce qui lui revient.
C’est ce que j’ai fait en ce début janvier et j’ai posé mes pas crissants sur la page blanche qu’était devenu le pré. Certains avaient déjà laissé des messages…
Une taupe avait dû être surprise par le froid. Il faisait meilleur sous terre!
Dans la nuit, qui était passé par là?
Les noisetiers et les érables, tout blancs, menaient vers les chênes et les bouleaux, gardiens de l’entrée du sous-bois et de ses mystères .
Le sous-bois, inextricable et silencieux, lançait-il une invitation à y entrer ou au contraire à se tenir à son orée?
Les chatons des noisetiers étaient chargés de neige et de gel, deux petites pommes rouges décoraient le pommier sauvage.
J’ai pris une baguette de noisetier et j’ai écrit un poème dans la neige,
Étoiles distraites, Tombez en flocons
Sur le monde épuisé
C’est un premier essai qui sera suivi de bien d’autres. La neige a fondu mais elle va revenir.
Entre temps, j’aurai gagné en adresse et en liberté de mouvement pour y calligraphier à nouveau.
Et rendre un hommage, modeste et chaleureux, à Christian Dotremont, peintre et poète belge, cofondateur du mouvement COBRA dont il anima la revue entre 1948 et 1951. Il fut le créateur de logogrammes (type d’œuvre spécifique dont il est le créateur du nom) sur papier… et dans les étendues enneigées de Laponie.
https://www.erudit.org/fr/revues/va/1978-v23-n91-va1177713/54825ac.pdf
Je vous souhaite une année 2019, créative, inspirée, éveillée.
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