Archives mensuelles : septembre 2018

Impressions (textiles) d’automne

Fêtons le dernier jour de septembre avec de nouvelles expériences de teinture végétale!

Grâce aux récoltes faites au cours de l’été, j’ai fait d’autres expériences de martelage avec :

Des pissenlits aux feuilles très déchiquetées… De vraies dents de lion!

 

De jeunes feuilles d’aulne venues d’un recépage féroce décidé par une entreprise à la mi-août. Ne pouvait-on pas attendre la descente de sève?

 

 

De jeunes feuilles d’érable martelées,

 

 

puis le tissu a été mordancé au fer

 

 

et la bande enroulée, ligaturée et plongée dans un bain de teinture de pelures d’oignon jaune.

 

 

 

Des feuilles de sumac rouges martelées,

 

 

 

Après mordançage, surprise : le beau rouge rosé devient un noir violacé, un peu baveux.

 

 

 

Le tissu est plongé dans un bain de teinture de pelures d’oignon jaune…
Ce qui donne ce jeu de couleur dû aux ligatures et un effet palimpseste avec les feuilles de sumac.

 

 

 

 

Ici, une pousse de ronce a été enroulée dans la bande de tissu, ligaturée, et plongée dans un bain de teinture de pelures d’oignon jaune.
La cuisson a imprimé la ronce, ensuite la bande de tissu a été mordancée au fer, ce qui a fixé l’impression et en a accentué le contraste.

 

 

 

 

 

Sur ce morceau de coton, le sumac est encore à l’honneur.

 

 

 

 

 

Sur cette bande de tissu, les plantes ont été imprimées par la cuisson dans le bain de teinture à la pelure d’oignon rouge mais sont très peu visibles. Comme je souhaite conserver cet orangé lumineux, c’est au pinceau que je mordance en devinant les lignes imprimées par les plantes et les herbes.

 

 

 

 

 

Même travail opéré sur une toile d’une autre nature, très épaisse et raide.

 

 

 

 

 

 

Là encore, c’est un travail au pinceau,
pensé comme un jeu de calligraphie

 

 

 

Voilà deux photos d’une longue bande de tissu imprimée de feuilles de ronces, de longues feuilles d’herbes et de feuilles d’érable.
Sur la première, on distingue facilement le dessin vertical que font les ligatures et les bandes horizontales qui sont dues à l’enroulement de la bande sur un bâton.
Sur la deuxième, on voit que la teinture a moins pénétré l’épaisseur du tissu, mais la nuance pêche est aussi douce que les nuances de gris des feuilles d’érable.

 

Sur cette pièce de tissu, je ne me souviens plus quels sont les végétaux employés…
La première cuisson a été faite dans un bain de teinture de pelure d’oignon jaune. Après le mordançage du végétal,  l’effet n’étant satisfaisant, j’ai enroulé un autre végétal sur la bande et fait une deuxième cuisson mais dans un bain de teinture à la pelure d’oignon rouge. La surimpression m’a paru plus intéressante.

Mes expériences reprendront plus tard. Les contes m’appellent!
A bientôt

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Tataki zome : création d’impressions

Belle nature!
Cette année, le printemps et l’été ont été l’occasion de réaliser de nouvelles créations textiles.
Chez les Japonais on les appelle les « tataki zome » (tataki, marteler et zomé, teindre d’où teindre en martelant), ici « impressions végétales ».
Le principe est le même : marteler entre deux tissus (coton) des plantes à tanin afin de les imprimer . Ensuite,  en mordançant le tissu, les impressions sont fixées et ne « bougent » plus.

Comme pour le boro (cf mon article du  13 mars 2018),  la règle reste la même : faire avec ce dont on dispose sans dépenser, sinon se dépenser en énergie créatrice et en huile de coude.

Voici quelques photos qui vous donneront un aperçu de mon installation (dans un pré, pour ne pas assourdir mes voisins), de mes essais, des transferts frais, puis des transferts après mordançage, et enfin des réalisations :
– des rideaux (faits à partir des 2 extrémités de taies de traversin usées)
– de 2 jupes en lin dont je me sers pour conter. Je les ai achetées dans un magasin de revente d’invendus.
La jupe « Forêt » est turquoise ; elle a des impressions de plantes sauvages de la forêt et des prés (fougère, achillée, millepertuis, fraisier, ronce, etc.),
La jupe « Vigne » est rosée ;  je l’ai imprimée avec un sarment de vigne, ses feuilles et ses vrilles.

Le tout est bien révélé (pour ceux qui ont travaillé à la lumière rouge de la lampe inactinique, ça a vraiment à voir avec l’expérience du labo photo).  La jupe « Vigne » est plus contrastée que la jupe « Forêt » car la teneur en tanins des végétaux employés doit être différente.
De plus, la couleur initiale (un turquoise un peu rompu) est proche du vert, ce qui ne favorise pas le contraste comme pour la jupe rosée.

Voici quelques photos prises au cours de différentes séances :

 

 

 

Le rideau « Plantes sauvages »

 

La jupe « Forêt »

 

La jupe « Vigne »

 

La jupe « Vigne » portée lors de la contée à Albé.

 

 

 

Le rideau  « Vigne »

 

 

 

La fin de l’été approche. Quelques jeunes feuilles permettent encore de faire des impressions, il faut en profiter avant que la nature s’endorme pour quelques mois.
C’est une activité qui ne peut se pratiquer qu’au printemps et en été.

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Strasbourg, CINE de Bussierre : atelier « Création d’une légende »

À l’occasion des Journées Nature et Patrimoine organisées par le Centre d’Initiation à la Nature et à l’Environnement de Bussierre, j’ai été conviée à animer un atelier « Création d’une légende ».
Dans ce beau site bien connu des Strasbourgeois, animations et expositions sont proposées tout le long de l’année.
Sa singularité et sa proximité de la ville attire le public qui s’y rend en famille à vélo, en grande majorité.

Mais dites-moi, connaissez-vous la légende de ce lieu? Y en a-t-il une seule ou plusieurs?
De mon exploration de salles obscures et de vastes greniers, j’ai ramené quelques objets enfouis dans l’oubli du temps . De cet ensemble hétéroclite allaient naître des légendes imaginées par les jeunes participants de l’atelier.
Oui, chacun a écrit ou dessiné la légende du lieu! Regardez plutôt.

 

La ferme de Bussierre,                                                        Les objets découverts…
lieu de la légende                                                        autrement dit « le remue-méninges »

 

Ci-dessous, les participants : imagination pétillante,  crayon feutre ou pastel à la main, pas d’hésitation, les idées fusent.

 

 

 

Le temps passe, les détails insolites émaillent les récits de chacun, et l’accrochage commence. Puis vient le temps de la restitution.
Yann prend place et fait sonner son digeridoo. L’annonce est faite que la légende du lieu va être révélée, parents et visiteurs prennent place.
Après avoir présenté l’atelier aux personnes présentes, j’ai invité les enfants qui le souhaitaient à venir raconter la légende qu’ils avaient imaginée avec les objets que j’avais amenés.
Voici ce que le remue-méninges leur a inspiré :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je remercie les enfants pour leur participation joyeuse et créative, et les organisateurs pour leur accueil chaleureux. C’était une belle journée.

 

                                                    Feuilles de houblon du CINE de Bussière

 

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