Mardi 25 novembre, j’ai assisté au spectacle de Michèle Nguyen, « Vy ».
Devant un public de conteurs et d’amateurs du genre, Michèle Nguyen a déroulé l’histoire de son enfance bousculée, vécue avec ses frères et soeur sous la tyrannie d’une grand-mère maternelle belge qui ne les aime pas du fait de leur métissage belgo-vietnamien mais qui les a recueillis après la mort de leur mère.
Femme de devoir, elle élève ses petits-enfants. Mais elle n’est sans doute pas femme de cœur. Aussi prend-elle soin de les tenir éloignés de leur père vietnamien en n’ouvrant jamais les lettres qu’il adresse régulièrement à ses enfants au fil de ses déplacements, tout en les exposant à leur vue sur le buffet.
La fratrie trouve des ruses pour survivre au régime de terreur qu’impose ce genre de Baba Yaga.
C’est avec l’humour et l’énergie que les enfants développent dans des situations extrêmes que Michèle Nguyen nous emmène dans les péripéties de son enfance. Elle nous parle des stratégies mises en place pour traverser les moments difficiles, des rencontres salvatrices avec une voisine algérienne, tendre et humaine et son fils aîné beau et attentionné qui ne l’oubliera pas, de la chance qui se présente un jour, véritable porte de sortie sur une autre vie : le cirque et le voyage.
Elle est accompagnée de Vy, petite marionnette de l’enfant jaune à la chevelure sacrifiée qu’elle a été, à qui elle fait exprimer les émotions les plus subtiles tout au long de la séance (j’ai du mal à parler de spectacle!).
Ce moment est plein d’humour et d’énergie comme je l’ai dit, mais aussi de finesse, de délicatesse et de poésie.
Il est aussi émouvant parce qu’authentique et profondément humain. Cela ne trompe pas. Merci mille fois pour ce partage et cette confiance accordée au public.