Formuler des vœux pour 2015 après l’attentat meurtrier perpétré hier au siège parisien du journal satirique Charlie Hebdo est un exercice difficile.

 Ma tristesse est grande. Mais au-delà des émotions qui ont été partagées par des millions de personnes en France et dans le monde, je retiens que rien n’est jamais définitivement acquis.
Ce n’est pas une révélation. C’est un rappel à l’ordre douloureux qui vaut pour de nombreux autres combats dont il ne faut pas oublier l’importance et qui sont toujours d’actualité.

 Ces luttes sont d’autant plus âpres que la morosité et la frilosité incitent au repli sur le connu et à l’engourdissement général. Aussi est-il essentiel de rester éveillé, en alerte.
Notre détermination doit être forte pour ne pas céder de terrain aux forcenés de l’obscurantisme d’où qu’ils viennent. Et elle doit être encore plus forte pour accueillir ceux qui souhaitent trouver refuge en France, pays qui revendique sa liberté d’expression et sa laïcité, et qui seront prêts à participer à ces luttes.

 Dans mon article précédent je parlais de la lumière et de l’ombre, indissociables et indispensables à la vie.
C’est en hiver que se prépare le printemps suivant. Faisons que ce qui a été brutalement initié hier soit le début d’un renouveau. Et que tristesse, colère, ou effroi se métamorphosent en énergie pure, et nous permettent d’être les acteurs créatifs de notre liberté.
Conter est un pouvoir. Je m’en servirai tout au long de cette année.

 Je vous adresse mes vœux très sincères pour 2015. Des vœux pour être debout, et en marche.
Vers l’autre. Vers l’inconnu. Vers votre liberté.
Vers la danse, le chant, la musique, la poésie, la couleur. Le rire.
Vers ce qui vous fera devenir vous.

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Le mois des nuits les plus longues de l’année s’est déroulé avec beaucoup d’activité.

La préparation et la touche finale à apporter à la mise en place des animations et des spectacles, qu’ils soient destinés à un public très jeune ou plus âgé, demandent beaucoup de temps et de soin. C’est aussi un vrai plaisir.

Les ateliers programmés pour les bébés lecteurs, les ateliers « Parentalité » ont suivi leur cours, avec une touche de l’hiver qui ne se montrait pas encore.
Parler à des bébés d’une neige qu’ils n’ont jamais vue n’est pas très facile. Mais le Noël des doudous au pays des rennes éveille déjà un intérêt certain.

Le mois de décembre a été bien vite effeuillé, de villes en villages, de crèches en médiathèques, de ferme en maison de retraite.

                                          Médiathèque de Barr (Photo G. Lauer pour « L’Alsace »)
À Barr, « Petit Sapin devient Arbre de lumière » a consolé les plus jeunes d’être petits : Vieux Sapin offre au petit arbre une parure étincelante et une rencontre inespérée avec le Père Noël dans la nuit la plus longue de l’année qui ont transformé sa vie à tout jamais. Petit Sapin grandira et transmettra à son tour les mystères de l’ombre et de la lumière aux plus petits que  lui.

                                                          Ferme du Parcot (Photo Delphine Tardif)
À Mutzig et au Parcot, c’était, pour les plus grands, les légendes qui avaient enchanté leur enfance : les mésaventures des trolls au fin fond de la Norvège, les malices d’un forgeron plus malin que le Diable, la chanson d’une petite fille pour honorer l’hiver, la marche sans fin de Babouchka dans la glaciale nuit russe, le mystère des animaux qui parlent la nuit de Noël et celui des trésors cachés dont le héros devra s’emparer au péril de sa vie durant les douze coups de minuit…

 La décoration de la maison pour les fêtes de Noël, avec toute l’excitation que suscite cette magie, évoque pour les enfants bien des joies et parfois des frictions avec leurs aînés. Et puis, il y a les villes illuminées et décorées qui transforment notre regard pour quelques semaines.
Ces lumières font reculer l’ombre si dense qui nous entoure et nous habite aussi, celle qui a pour nom chagrin, peur, envie, colère… Gardons de l’ombre seulement ce qui est nécessaire pour que mûrisse dans le secret de sa gestation le printemps prochain. Car l’ombre est aussi nécessaire que la lumière. Ni bonne ni mauvaise, elle est.

                            Arbres lumineux à Epinal et enneigés à Raon-l’Etape

Au col du Donon, Jupiter à l’anguipède brandit son foudre, même sous la neige.

Promenade à Saverne

Et à Strasbourg… Les rues décorées, le Marché de Noël des enfants, le village ancien, et le Grand Sapin de la Place Kléber !

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