Donner sa chance à l’inconnu, à l’inespéré.
A pas feutrés, aux premières heures du Jour de l’An, dans l’ombre de la nuit, nous sommes cinq pour fêter sa venue. Heureux autour d’un repas simple et raffiné. Rires, lumières, chants.
Amis nouveaux, humour anglais (délicieux antidépresseur si jamais vous vous sentez d’humeur chagrine), harmonie.
Le quotidien est là, tenu à distance pour quelques heures, car c’est un cycle nouveau que l’on accueille cette nuit, ensemble. Nul ne sait de quoi il sera fait, ou si peu. On se séparera après l’échange des vœux, la prise de résolutions diverses, éphémères ou durables. Et l’avenir dira la suite.
Mais au fond, le défi n’est-il pas d’ouvrir la porte à l’inconnu, de donner sa chance d’être au renouvellement, d’expérimenter sincèrement le déplacement de son propre point de vue pour en connaître un autre ?
Oui, donner sa chance à l’inconnu, à l’inespéré. Croire qu’il peut nous arriver mieux que ce que nous n’avons jamais osé imaginer. Savoir reconnaître la chance, même lorsqu’elle se manifeste sous des traits inattendus.
Le jour se lève sous un ciel océanique que peignent les doigts effilés des arbres noirs, un ciel chargé de pluie et de vent.
Je remercie mes hôtes ouvreurs de temps et je reprends ma route. Elle traverse un paysage bocager d’un vert cru.