Solstice d’été : les plantes magiques de la Saint-Jean

C’est à la Médiathèque Intercommunale de Dieulouard (Meurthe & Moselle) que nous avons commencé les festivités du solstice d’été avec un atelier « Conte à peindre » sur les plantes magiques de la Saint-Jean.

Quelles sont ces plantes? Pourquoi sont-elles magiques? Comment le sont-elles?
J’en avais amené quelques unes, de celles que l’on trouve facilement dans les prés et les bois et qui passent trop souvent pour de « mauvaises herbes » dans les jardins très très bien « entretenus » : marguerites blanches des prés,  plantain lancéolé, plantain majeur, feuilles de fougères (l’une déployée, l’autre en crosse).
Il y en a bien d’autres mais j’avais  apporté seulement celles qui s’accordaient avec les contes que j’avais choisis.
« La Châtelaine et la gouvernante » : la légende dit qu’elles sont respectivement devenues  plantain lancéolé et plantain majeur à force d’attendre au bord du chemin le  fiancé qui s’était volatilisé avec sa promesse de retour.
« La Fleur de fougère » : qui l’a vue? Qui l’a cueillie? Certains, partis depuis des siècles, ne sont pas revenus! Cette légende, qui est très populaire en différentes versions dans les pays baltes et d’Europe de l’Est, signe une quête de l’impossible.
« Les trois feuilles du serpent » : c’est la version courte qu’en a faite Marie Faucher qui a séduit et interloqué les enfants. Comment accepter de se faire enterrer vivant? Comment une serpente peut-elle connaître le secret de la plante d’immortalité et ressusciter son compagnon, donnant ainsi l’idée à l’époux de faire de même avec sa princesse défunte? Et surtout, quelle est cette plante merveilleuse?

Après la présentation de ces plantes et de leurs vertus,  nous sommes passés à la partie pratique. Les enfants se sont répartis en groupe et ont choisi d’imager un conte. Voici quelques photos de l’atelier et des réalisations finales ci-dessous.

3 photos prises par Céline Blin, médiathécaire de Dieulouard :

 

 

 

6 photos des livres terminés que j’ai prises à l’issue de l’atelier :

La Fleur de fougère

 

Les trois feuilles du serpent

Les enfants ont peint ces images que j’ai ensuite montées sur des « livres » de trois formes différentes que j’avais préparés avant :
– le livre à pages qui se tournent ( 4 feuilles)
– le paravent qui se déploie en 4 panneaux
– le « retable » fait d’un grand panneau central sur lequel on replie les deux côtés latéraux.
Dans les trois cas, les surfaces sont utilisées recto-verso.

Ces trois livres sont exposés à la médiathèque de Dieulouard et sont l’œuvre commune des onze participants de cet atelier, qui ont de 6 à 11 ans.
Merci à eux et à Céline Blin pour leur accueil chaleureux, leur participation active et leur intérêt pour ces « belles sauvages » trop souvent maltraitées.

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Sélestat : la Nuit des musées

La programmation de la Nuit des musées était riche à Sélestat samedi 19 mai.
Parmi les rencontres et les animations proposées, en voilà quelques unes où je suis allée me promener :

L’Hortus Beatus,  ce jardin si bien nommé, appartenait autrefois à la Banque de France.
Il est maintenant accessible au public. Son créateur, guidant le public dans les allées, a expliqué comment il l’avait conçu en y créant une perspective, en gardant dans la mesure du possible les essences présentes, en enrichissant la palette végétale.

Ce jardin, propice à la détente et à la contemplation,  pourrait-il accueillir la parole de conteurs?  Ce lieu vivant se prête si bien à la magie de la parole transmise depuis des millénaires.

 

 

 

La Banque de France n’existe plus à Sélestat. Ce sont les Archives Municipales qui se sont installées dans le bâtiment  et l’on pouvait voir ce soir-là des manuscrits  anciens exposés, comme cette charte de l’Empereur Adolphe 1er autorisant le commerce sans embarras de douane aux habitants de Schlestadt  en 1292.

 

 

une belle maquette de la vieille ville, des illustrations destinées aux salles de classe d’il y a cinquante ans.

 

On pouvait aussi effectuer une visite guidée du fonds d’archives situé au sous-sol, dans ce qui avait été la salle des coffres.

 

 

Au FRAC, il était possible de visiter l’exposition en cours « Phénomènes » qui présente de belles pièces, dont la « Demi-lune » de Marc Couturier, que j’aime particulièrement pour la pureté de sa ligne, les matériaux employés, et le défi relevé pour son ancrage dans le mur.

 

 

Un atelier proposait aussi de créer des images à partir de tampons réalisés avec des matériaux variés, de récupération et naturels. Les enfants étaient au rendez-vous et leurs œuvres, très inspirées,  ont été suspendues à un fil pour finir de sécher.

 

 

Le FRAC est beau dedans… et dehors!  Ce soir-là, pour la circonstance, il y avait un groupe qui a donné un concert en plein air. La fête, en quelque sorte.

 

 

Mais le temps passe vite. Tout a une fin, et la fête s’éteint dans les lumières de la ville et la rumeur de l’Ill .

 

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La citoyenneté : des valeurs à partager

 

 

 

 

« Quand femmes et hommes devinrent humains… »

C’est le titre que j’avais choisi  pour la contée du samedi 19 mai dernier.
J’étais invitée par la Médiathèque « L’Eau vive » de Blainville/l’Eau  (Meurthe-et Moselle) à dire des contes sur le thème de la citoyenneté…
Trouver des contes qui parlent de la citoyenneté?… Oui, c’est possible.

Les contes racontent la vie des hommes. Ils nous disent les chemins que peuvent prendre nos vies selon nos choix. Alors,  que ce soit des contes de sagesse ou des contes facétieux (l’un n’excluant pas l’autre, bien sûr!), les valeurs de la citoyenneté peuvent s’y trouver : solidarité, amitié, liberté,  justice, respect de la différence, etc.
Car pour faire société, il est nécessaire de respecter des valeurs qui nous unissent et d’accepter quelques règles que nous reconnaissons comme étant nécessaires.

Les contes ne manquent pas qui nous disent comment les héros parviennent au meilleur d’eux-mêmes à travers leurs actes, leurs réflexions, et ce que leur dicte leur cœur.
Et dans ce cas, n’est-ce pas devenir « humain » dans l’acception la plus large du terme?

C’est pourquoi j’ai intitulé ma contée :

« Quand femmes et hommes devinrent humains… »

 

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De fil en aiguille : rêverie contée

Le proverbe dit :  » En avril ne te découvre pas d’un fil, en mai fais ce qu’il te plaît.  »

Quelle belle occasion pour reprendre fils et aiguilles et transformer ma simple jupe de coton dont je ne veux pas me séparer en jupe de conteuse.
Ce n’est plus du boro (mais j’y reviendrai plus tard car j’ai  l’inspiration et la matière première) . De l’appliqué peut-être?

En tout cas, grâce à un ensemble de techniques utilisées au gré de mon imagination et à ce que j’ai sous la main -perles, vêtements usagés, restes de tissus de décoration-, toutes ces richesses, accumulées au fil des ans dont je ne sais jamais précisément pourquoi je les garde, trouvent toujours leur destin un jour ou l’autre.

Et voilà le résultat : une jupe multicolore de coton et de soie, brodée d’or et de perles.
Une jupe qui m’accompagnera dans mes contées…
… où les femmes cardent, filent, tissent, cousent, brodent pour sauver leur vie, celle de leurs frères, ou celle de leur amour,
… où l’une d’elles ose rivaliser avec une déesse qui ne lui pardonnera jamais cet affront
… où les hommes, modestes tailleurs, tirent le fil de la vie,
… où le roi, qui a appris l’art de la tapisserie, sera sauvé d’un piège mortel par sa reine…

 

 

 

 

Tant de mythes et de légendes nous parlent du fil de la vie, des liens qui nous unissent, du tissu que, vivants, nous sommes.

En espérant vous retrouver bientôt pour partager ces « histoires » qui ont l’âge de l’Humanité.

 

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Printa’Nied 2018 : « Le génie narratif du conte »

Pour la dixième année consécutive l’association Nittachowa a organisé les Rencontres Professionnelles du Conte à Vigy, en Moselle.
Cette année, le thème était « Le génie narratif du conte ».

 

 

 

 

 

 

 

Durant la journée du 19 avril à laquelle je me suis rendue avec une amie conteuse, quatre intervenants se sont succédé pour partager leur vision du conte avec les participants.

C’est grâce à ces initiatives qui nous permettent de nous retrouver et d’échanger nos expériences et nos points de vue que nous nous enrichissons mutuellement.

Jean-Michel Soloch, Patrick Caudal, Sophie Wilhelm et Myriam Pellicane (par ordre d’apparition à la table) étaient les quatre intervenants de la journée.

Chacun parlant dans son domaine de compétence, ils nous ont beaucoup apporté, et Jean-Louis Hippert, qui est à l’origine de ces Rencontres, a défendu lui aussi avec beaucoup de force et de conviction « le génie narratif du conte », thème de la journée dont il est l’organisateur avec l’association Nittachowa.

Jean-Michel Soloch et Jean-Louis Hippert                                  Patrick Caudal

 

C’était une belle journée et on attend déjà la prochaine.

Pour retrouver l’actualité de l’association Nittachowa : http://nittachowa.blogspot.fr/
et de l’École Nomade du Conte : http://kom-panis.fr/

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Le boro, vous connaissez?

Le boro, qu’est-ce que c’est?

Le jour où je l’ai découvert, j’ai su que c’était « un truc » pour moi !
Adepte depuis longtemps des possibilités de création à partir de matériaux usagés dont j’aime le toucher et les possibilités de transformation qu’ils m’offrent comme le papier, le carton, le tissu, j’ai tout de suite trouvé mon bonheur  avec le boro.

Tout y était :
Le tissu et le fil :  jean et coton
La couleur : le bleu indigo, décliné du plus sombre au plus délavé
L’origine : le Japon des paysans, la vie des humbles pour lesquels tout compte
L’esprit : la récupération car, comme le dit un proverbe japonais, « il faut savoir faire avec l’écaille du lièvre et le poil de la tortue… »

C’est ainsi que  j’ai battu le rappel autour de moi pour collecter des jeans hors d’usage. Puis je me suis mise à la couture .

Soit dit en passant, je remercierai toujours ma grand-mère de m’avoir appris à tenir une aiguille même si nous en avons bavé elle et moi parce qu’elle a voulu faire de moi une droitière alors que j’étais gauchère. Je suis restée gauchère, sans être empotée.
Je remercie aussi les professeurs de travaux manuels que nous avions de la 6ème à la 3ème et qui nous ont appris des rudiments de couture . Cela permettait à celles et ceux dont les parents ne pouvaient pas leur apprendre le minimum indispensable de ne pas  rester sans savoir recoudre un bouton ou faire un ourlet.

Lorsque jeans et fils ont été rassemblés, je n’avais plus qu’à m’y mettre.
Le boro, c’est l’art de la reprise, du raccommodage visible avec des morceaux de tissus divers prélevés sur des vêtements immettables dont certaines parties sont encore utilisables.
C’est ainsi que j’ai « raccommodé » un jean usagé mais encore portable.  Cette première expérience s’est faite dans la durée.
Cela m’a demandé du temps et de la persévérance,  m’a littéralement parcheminé le bout des doigts car coudre deux épaisseurs de jeans avec des fils de grosse épaisseur n’est pas facile mais, de façon très immodeste, j’avoue que je suis contente de ce premier essai, et prête à recommencer en apportant des améliorations à mes prochaines pièces.  Car, si vous en doutiez encore… je vais continuer. Avec des jeans indigo.
Et peut-être que d’autres pièces seront faites à partir de jeans noirs.

Voici quelques photos (pas très bonnes) de ce pantalon :

 

 

Pour conclure, je suis tentée de vous dire qu’après des décennies de consommation et de gaspillage, on en revient à une vision plus raisonnable de ce qui essentiel dans la vie, au moins pour certains d’entre nous.
Traditionnellement,  les hommes n’utilisaient que ce dont ils avaient besoin, ne serait-ce qu’à cause des efforts demandés pour produire ce dont ils avaient besoin, et du coût de ce qu’il restait nécessaire d’acheter. Et il n’y avait pas de question d’obsolescence programmée!

Aussi, que ce soit en Orient ou en Occident, on appliquait dans de nombreux domaines ce que dit Lavoisier au XVIIIème siècle dans son Traité élémentaire de chimie :
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. »

La citation exacte est en fait  (cf Wikipédia) :
« … car rien ne se crée, ni dans les opérations de l’art, ni dans celles de la nature, et l’on peut poser en principe que, dans toute opération, il y a une égale quantité de matière avant et après l’opération ; que la qualité et la quantité des principes est la même, et qu’il n’y a que des changements, des modifications. »  (Lavoisier, Traité élémentaire de chimie (1789), p. 140/141)
Cet énoncé a été repris et adapté par Lavoisier du philosophe grec Anaxagore de Clazomènes.
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Alors, si vous êtes tentés, à vos aiguilles!

 

« Oralsace » contait fleurette à Sélestat

Samedi 17 février à L’Évasion : contes et chansons d’amour !


« Le garçon dégoûtant »
,
conte amérindien que j’ai dit avec
Maïkan.

 

 

 

 


« L’amour aux cuisines »
,
conte européen que j’ai dit
avec Patricia Joly et Océane Roma.

 

 

 

 

 

Le final avec la chanson traditionnelle
« J’ai mon amant pour rire avec moi »

 

B. Becquet, O. Roma, A. Dillenseger, M.-H. Richard

 

 

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« Oralsace » vous contera fleurette à Sélestat le 17 février

Le collectif de conteurs « Oralsace » donnera sa soirée annuelle à « L’Évasion »,  à Sélestat, le samedi 17 février prochain.

Au menu, des contes d’amour de toutes les couleurs et des chansons traditionnelles.
Onze conteuses diront huit contes du monde, en forme collective.

 

J’aurai le plaisir de dire deux contes très différents :

Le garçon dégoûtant

 

Le premier est un conte amérindien okanagon que Maïkan et moi avons adapté et mis en scène avec tambour chamanique et bâton de parole.

Ce sont les aventures des deux filles du chef qui refusaient tous les prétendants…

 

 

 

 

L’amour aux cuisines

Le deuxième est un conte européen qui met en scène les amours épicées de deux jeunes cuisiniers.

Nous serons trois pour vous amener jusqu’à la table du roi : Patricia Joly, Océane Roma, et moi.

 

En espérant vous rencontrer lors de cette soirée…
A bientôt!

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« Quand femmes et hommes devinrent humains »

Mon dernier projet en cours de réalisation est une contée sur le thème de la citoyenneté. Elle s’adresse à tout public à partir de sept ans.

Je l’ai intitulée :

« Quand femmes et hommes devinrent humains »

C’est un choix de plusieurs contes d’Ukraine, de Carélie, de Finlande, du Sahel, du Portugal, de Grèce, et du peuple peul.

Ces contes parlent de solidarité, de justice, d’identité et de genre, des vertus de la folie et de celles de la sagesse, de la différence, de l’acceptation de l’autre comme il est…

Autant de thèmes qui nous sont familiers et qui, à force d’être évoqués, peuvent nous lasser ou nous hérisser.
Mais, abordés par le prisme des contes, ces thèmes prennent une saveur nouvelle.
Les questions posées s’incarnent dans des situations concrètes qui nous concernent tous car elles sont de tous les lieux et de toutes les époques.

L’une des magies du conte est de donner des éléments de réponse à des questions multimillénaires que les hommes ont résolues tant bien que mal au cours de leur Histoire.

Ces contes nous suggèrent d’adopter une certaine attitude avec gravité parfois, et souvent avec humour et bienveillance.

C’est ainsi qu’avançant pas à pas, femmes et hommes sont entrés dans leur humanité.

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Les Rois Mages : imaginaire, légendes et magie

Bonjour à tous,

Voilà le pas franchi : nous sommes entrés dans la nouvelle année.

De quels vœux sommes-nous porteurs les uns pour les autres ?

De quels cadeaux honorons-nous ceux que nous aimons ?

Et tous ceux dont nous ne savons rien mais dont le sort est aussi le nôtre ?

 

 

 

 

 

 

 

 

L’olivier et la colombe parlent à tous. Aussi, ce sont des vœux de paix que je forme pour tous cette année.
Rien n’est fait, rien n’est acquis.
La paix n’existe pas en tant que telle. Elle est à construire au jour le jour, avec la meilleure part de nous-mêmes.

Vœu ambitieux ? Peut-être. Mais il n’y a qu’en la voulant ardemment que nous nous mettrons à la tâche et que nous nous donnerons les moyens de commencer.

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Pour ma part, l’année sera encore davantage consacrée au conte.

  • Avec une contée nouvelle (« Quand femmes et hommes devinrent humains ») dont je donnerai des détails dans le prochain article.
  • Avec d’autres contes peints pour kamishibaï. Les thèmes sont en cours de choix.
  • J’ai aussi en tête d’approfondir le thème des Rois Mages qui sont à l’origine de nombreuses légendes, merveilleuses et poétiques.
    Ils sont trois (nombre parfait retenu pour le symbole de ce qu’ils représentent) mais de nombreux auteurs en ont imaginé un quatrième. C’est parfois le jeune frère de l’un des trois connus, ou bien un roi égaré ou encore un roi retardataire. Il est Russe, Indien ou Amérindien. Il en existe peut-être d’autres ?

Il se pourrait que ma prochaine contée d’hiver soit l’occasion de vous présenter l’histoire de l’un de ces rois. Ils avaient déjà pris corps dans « Babouchka », le conte russe de la Grand-Mère Noël que j’ai peint pour mes contées d’hiver de 2017.

Mais peut-être qu’au fil des saisons l’un d’eux me confiera ce qui l’a mis sur le chemin de l’étoile… Pour que nous n’oublions pas que les plus « grands » ont aussi leur part d’humanité.

Pour clore cet article, voici le poème d’Edmond Rostand que j’ai trouvé au cours de mes recherches. Sa simplicité et son humanité m’ont beaucoup touchée.

Les Rois Mages
Edmond Rostand (1868-1918)

Ils perdirent l’étoile, un soir ; pourquoi perd-on
L’étoile ? Pour l’avoir parfois trop regardée,
Les deux rois blancs, étant des savants de Chaldée,
Tracèrent sur le sol des cercles au bâton.
Ils firent des calculs, grattèrent leur menton,
Mais l’étoile avait fui, comme fuit une idée.
Et ces hommes dont l’âme eût soif d’être guidée
Pleurèrent, en dressant des tentes de coton.
Mais le pauvre roi noir, méprisé des deux autres,
Se dit « Pensons aux soifs qui ne sont pas les nôtres,
Il faut donner quand même à boire aux animaux. »
Et, tandis qu’il tenait son seau d’eau par son anse,
Dans l’humble rond de ciel où buvaient les chameaux
Il vit l’étoile d’or, qui dansait en silence.

***

Alors, que ce soit avec un chant sacré, un poème d’amour ou un slam de banlieue, aurez-vous la curiosité d’inviter un Roi Mage dans une contée d’hiver ? Un roi qui vous contera ses tribulations, ses peines et ses désirs ?

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