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De Vassivière à Léguillac-de-Cercles

Au mois d’août, j’ai fait une visite éclair au 19ème festival « Paroles de conteurs » de Vassivière, en participant à la scène ouverte du jeudi 22 avec cinq autres conteurs, sous l’Arbre à contes.Vassivière scènes ouvertes

L’espace est vaste, le public nombreux et le campement du festival posé en cercle au milieu des champs. Anes et vaches et moutons,  juste de l’autre côté de la clôture électrique,  broutent et observent avec indifférence l’agitation des hommes qui se déplacent au gré des animations et des spectacles d’un pré à un chapiteau, d’une chaise longue (délicieuse sieste contée) à une caravane où se sécrètent des contes de bien-être.J’ai dû repartir très vite en me promettant d’y revenir pour un séjour plus long afin d’en goûter davantage les joies et les échanges toujours riches de surprises.

Depuis, j’affine la préparation de la saison 2013-2014 et, en octobre, mes prochaines interventions seront :

affiche festival "Toits d'étoiles"« Le Grand Conseil des Peuples Nomades », contes des routes et des chemins 

Pour partager leur vision du monde, retisser les fils effilochés de la sagesse, et broder des chants d’amour, Gitans, Inuit, Aborigènes d’Australie, Yakoutes, Mongols, Touareg, et Sioux décident de se réunir… en France !

Festival « Toits d’étoiles » organisé par le café associatif de Léguillac-de-Cercles  (Dordogne),

samedi 5 octobre à 18h, tout public à partir de 6 ans – durée : 60 mn

 

 

« Le jardin de la Fille-Roi » et « L’amour des trois oranges » savez-vous que certains fruits, cueillis à point et avec adresse, peuvent nous sauver de la mort et nous mener vers des jours heureux ? Ces deux contes du Caucase et d’Occitanie nous réservent bien des surprises!

L’Heure du Conte, Bibliothèque Municipale de Ribérac, mercredi 23 octobre à 15h,         tout public à partir de 6 ans – durée : 50 mn

D’autres projets sont en cours, mais laissons-leur le temps d’arriver à bon port.

« Le livre en tête » 11 août 2013

Petit festival rural du livre en Périgord noir

Depuis 1997, « Le livre en tête » se tient à Saint-Rabier, village de 600 habitants du Périgord Noir, sur la Route de la Truffe et de la Noix, le 2ème dimanche d’août.

Ce festival du livre a vu le jour grâce à une bibliothécaire communale qui avait à cœur de faire partager son amour des livres et de la culture et qui a su le communiquer autour d’elle.
Elle a passé le relais et, depuis 17 ans, une équipe s’est constituée qui fait vivre ce petit événement local très convivial.
L’an dernier a été inaugurée la Nuit de la lecture, reconduite cette année.

Le thème retenu pour ce 17ème festival était le passage de l’illustration à la BD sous toutes leurs formes : BD, livres d’artistes, illustrations tant des livres pour la jeunesse que pour les adultes, photographies, carnets de voyages, calligraphies …

C’est ainsi que j’ai été invitée par Martine Cheval, organisatrice de l’événement, à animer un atelier d’illustration de contes ouvert à tous.

blog-130819-saint-rabier-2013-lenseigneLes participants ont représenté avec peinture, craies grasses et collages ce que les contes leur laissent entrevoir dans leurs rêves : châteaux hantés, vergers aux fruits merveilleux, clés magiques, animaux terrifiants ou protecteurs et, bien sûr, tous ces personnages qui traversent les contes au galop de chevaux fougueux et triomphent des épreuves pour notre plus grande joie. Rois, princesses, fées, lutins, sorcières, oiseaux étaient au rendez-vous.

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L’air était doux, le soleil lumineux, l’ambiance chaleureuse, et les participants « présents ». Ils sont repartis avec leurs rêves colorés dans les mains, décidés à en faire encore davantage à l’avenir.

Pour cela, je peux leur transmettre la parole précieuse qu’un Irlandais m’a dite un soir à l’issue de ma contée, alors que les enchantements celtes planaient encore sur la nuit :

« Rêver, c’est accrocher son char à une étoile. »

Qu’on se le dise !

Conservatoire contemporain de Littérature Orale

EPOS le festival des histoires de Vendôme
du 1 au 7 juillet 2013

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Voilà trois semaines (déjà !) qu’a eu lieu le Festival des histoires.

Cette année, j’ai pu assister à de nombreuses propositions du programme.
Écouter, rencontrer, et même dire, lors de la Nuit des conteurs où « Tout le monde raconte Grimm ».

À EPOS, tables rondes (réservées aux adhérents du CLiO), contées, lectures, spectacles du soir, puis Salon du Livre de contes et Nuit des conteurs… sont de grande qualité. Tous sont gratuits.
Les lieux où se tiennent ces manifestations sont d’accès facile.
L’équipe du CLiO et les bénévoles sont présents, attentionnés. Tout s’enchaîne, sans faille. Sous l’œil vigilant de Bruno de la Salle.

Conteurs et lecteurs font voyager leur public vers des terres lointaines et des temps immémoriaux. Ils partagent leurs enthousiasmes avec lui à l’issue de la contée autour d’un rafraîchissement offert par les organisateurs.

Les enfants des écoles viennent nombreux écouter les aventures merveilleuses de héros qui leur ouvrent la voie par la ruse ou la magie et leur glissent, au creux de l’oreille, que chaque chemin se trace… en se mettant soi-même en route.

Le vendredi soir, la Compagnie Jeux de Vilains donne un très beau spectacle de théâtre d’ombres « Le Mahabharata », véritable performance artistique et physique, dans le Jardin du Cloître.
http://www.jeuxdevilains.fr/ : la compagnie, ce qui la concerne, et une vidéo tournée au cours de la soirée à Vendôme.

Le Salon du Livre de contes offre des tentations multiples aux amateurs (j’en suis !). Il est difficile de garder les mains dans les poches. Aussi, je suis revenue avec des pages de bonheur pour l’hiver prochain.

La Nuit des conteurs est un moment magique. Que le public soit nombreux ou pas, qu’il soit éveillé ou dormant : qu’importe !
Au-delà de ce qui est visible, il y a ces voix qui se succèdent pendant des heures, qui ouvrent un chemin dans la nuit. Avec les voix de tous, égrenées dans une veille pour l’histoire multi-millénaire de l’humanité.

Expérience intérieure? Certainement.
C’est que j’ai ressenti cette nuit-là. C’est ce que j’en retiens et qui va m’amener plus loin sur la voie des contes.
Car les contes sont porteurs de cette dimension qui nous fait grandir et nous mène au-delà de ce que nous croyions possible. C’est peut-être le secret de leur longévité!

Merci à vous qui enchantez le monde !

http://www.clio.org/evenements/festivalepos/

Le hérisson reviendra-t-il avec le soleil ?

Petit conte mongol pour patienter en attendant l’été…

Pas de printemps, début d’été en grisaille et en fraîcheur…
Les explications météorologiques doivent exister, mais elles ne consolent pas de l’absence de lumière et de chaleur pour qui les aime.

Ce petit conte mongol, plein d’humour et de poésie, vous dira tant de choses!
Entre autre que tout peut arriver par les humbles (étymologiquement de « humilis » : bas, près de la terre. Cf : dictionnaire Petit Robert).

Le hérisson, courageux et rusé, n’est-il pas celui qui peut ramener le soleil dans le ciel ?
Lisez plutôt :

Le roi de la Terre trouve que le roi du Ciel et lui-même ne se rencontrent pas assez souvent. Aussi décide-t-il d’aller lui rendre visite.
Arrivé à destination, le roi de la Terre est accueilli avec tous les honneurs. Son hôte veut lui faire un cadeau en souvenir de sa visite.

Le roi de la Terre parcourt le ciel d’un long regard :
– J’aimerais emmener la lune.
– La nuit sera bien triste sans la lune, lui dit le roi du Ciel. Il lui suggère de choisir un autre cadeau.
Alors le roi de la Terre laisse errer son regard à nouveau :
– Donne-moi les étoiles, dit-il.
– Que sera la nuit sans les étoiles ? se lamente le roi du Ciel.
Il demande au roi de la Terre de faire un autre choix.
– Alors donne-moi le soleil, demande ce dernier.

Catastrophe ! Cette fois, le roi du Ciel ne peut pas refuser pour la troisième fois le choix de son visiteur. Le roi de la Terre redescend sur terre avec le soleil qu’il enferme aussitôt dans un grand coffre.
Sans soleil, plus de printemps ni d’été. Ni lumière ni chaleur ne viennent réveiller la nature. Le roi du Ciel, voyant ce grand désordre fait appel à son ami fidèle, le petit hérisson des steppes. Qui se méfierait d’un hérisson ?

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Le roi de la Terre accueille le hérisson et lui prodigue ses largesses. Avant de le laisser partir, il lui demande quel cadeau lui ferait plaisir. Le hérisson, timidement, demande le son du vent dans les bouleaux.
– Impossible, répond le roi, comment veux-tu que je l’attrape ! Choisis autre chose.
– Eh bien, je prendrai les images qui traversent les rêves.
– Ce n’est pas en mon pouvoir. Demande-moi autre chose.
Le hérisson prend une mine résignée et, levant la tête vers le roi de la Terre, lui dit :
– Bon, alors je ne te demanderai que le soleil.

Le roi de la Terre ne peut pas refuser la demande du hérisson. C’est ainsi que le hérisson est revenu vers le roi du Ciel en compagnie du soleil , ramenant ainsi le printemps et l’été.
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Peut-être le hérisson est-il encore sur le chemin du retour ? Les routes sont si dangereuses.
Prenez soin de lui!

«Machaho! tellem chaho!»

Contes berbères de Kabylie dans des écoles du secteur de Dronne-Double, en Périgord

La semaine dernière, 55 élèves de CM2 et 60 élèves de 6ème se sont rendus à la Bibliothèque Municipale de La Roche-Chalais et à la Salle des Associations de Saint-Aulaye avec leurs professeurs pour écouter « Aubépin », premier conte du recueil de « Contes berbères de Kabylie » de Mouloud Mammeri.

À l’origine : un projet scolaire de défi-lecture s’organise dans ces écoles. Il prend en compte une notion figurant au programme des classes de CM2 et de 6ème : le merveilleux.
À l’étude des contes de ce livre, les professeurs souhaitent ajouter une dimension soulignée par Mouloud Mammeri lui-même : l’oralité.
Les contes étaient dits, à la nuit tombée, par les femmes, généralement les grands-mères, après avoir prononcé la formule magique : «Machaho! tellem chaho!».
Cette formule « permet l’accès à un monde à la fois étrange et familier, où toutes les merveilles sont à portée de désir et tous les vœux miraculeusement exaucés -comme dans les rêves-, ou cruellement déçus -comme dans la réalité. », explique l’auteur dans sa préface.

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C’est ainsi que j’ai conté devant ces 115 enfants et leurs professeurs les tribulations d’une jeune fille berbère de Kabylie qui, malmenée par la vie dans ses premières années, triomphe des obstacles grâce à son intelligence, son courage, et son amour de la vie.
À l’issue de chaque contée, les élèves m’ont posé des questions pertinentes sur le conte et sur cette culture qui leur est souvent inconnue. Ils ont fait part de leur étonnement et de leur ressenti, interloqués par la cruauté du conte.
Comme me l’a dit l’un des professeurs : « On est loin des contes en version hollywoodienne pavée de bonnes intentions ! »
Oui, et c’est très bien. Qu’on se souvienne enfin que le conte n’est pas fait pour les enfants, mais qu’ils peuvent l’écouter sous la protection de leurs aînés. C’est ce qui leur permet de grandir.

J’ai eu beaucoup de plaisir à entrer dans cet univers, à étudier des aspects culturels qu’il m’était indispensable de comprendre pour pouvoir nourrir ce conte de ma part de travail et d’engagement dans ce projet.
C’est ainsi, qu’entre autres, j’ai visionné « Machaho », un film de Belkacem Hadjaj datant de 1995, en version originale sous-titrée en français, où j’ai retrouvé l’univers présent dans les contes de Mouloud Mammeri.
Que j’ai réécouté ad libitum « A vava Inouva » d’Idir, découvrant au fil de mes recherches quelle était la signification de ces paroles, ce qui m’a menée jusqu’à une version kabyle du Petit Chaperon rouge. Passionnant !
Que je remercie aussi Fatima B. pour sa gentillesse et sa collaboration : c’est grâce à elle que j’ai appris à prononcer la formule magique indispensable à cette contée.

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Merci à toutes les personnes par qui ce projet a pu voir le jour, aux élèves pour leur attention. Et l’intérêt qu’ils ont montré pour cette dimension que nous portons tous en nous … et que nous ignorons si souvent.

Machaho !

« Printemps pluvieux, dragons heureux »

… sous des ciels aux nuances de lavis d’encre de Chine

 

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L’année du Dragon d’eau a fait place l’année de Serpent d’eau depuis le 10 février dernier, et nous vivons depuis des semaines sous des ciels aux nuances de lavis d’encre de Chine.
Nous voilà à la mi-mai passée. Où est le soleil ? Son feu nous surprendra-t-il l’été venant ?

En attendant, plongeons-nous dans ces contes où des êtres fantastiques peuplent les océans, les rivières, les sources, les puits… et les nuages : Sirènes, Vouivres, Drac, Basilic, Dragons.

Ils font peur aux hommes qui les fuient ou, au contraire, les poursuivent lorsqu’ils veulent en tirer profit ou s’attirer leur protection :
La Sirène, reconnaissante au sabotier de l’avoir libérée de ses filets, lui amène la fortune avant de repartir… en Inde !
La Vouivre, spoliée et cruellement torturée par un bûcheron, se venge immédiatement de la cupidité de cet homme.
Le Drac, lui, éborgne la naïve nourrice de son fils qui, revenue dans le monde des hommes, voit ce qui doit rester invisible.
Le Basilic hante le fond d’un puits et meurt de voir son reflet dans le miroir d’une servante.

Ce ne sont que quelques êtres fantastiques du monde aquatique, mais ils sont beaucoup plus nombreux : le Dragon du mont Saint-Michel, Mélusine la fée-serpente, la Bête à Sept-Têtes… pour n’en citer que quelques uns.

Les Dragons d’Orient, eux, tout à la fois bénéfiques et dangereux, vivent dans les lacs et les océans mais aussi au cœur des gros nuages. Leurs querelles sont effroyables, et gare au téméraire qui veut à s’emparer de la perle qu’ils gardent dans leur gueule ! Il doit réussir ou mourir.
Les filles des Dragons se marient parfois avec les hommes et assurent la prospérité aux habitants d’un village ou d’une région. Mais là encore, leur vengeance est terrible s’il leur est fait du tort, à elles ou à ceux qu’elles protègent.

Que votre voyage dans ce monde vous permette de vivre une métamorphose vivifiante et d’expérimenter l’insoupçonné.

Matin de Pâques

On célèbre le retour du printemps, de la vie renaissante.

Pic épeiche dans le lilas
Geai dans le prunier
Quelques fleurs blanches
Beauté vivante.

Matin de Pâques. Fête de la Résurrection pour les chrétiens.
Mais les rituels du renouveau et de fécondité existent partout dans le monde. On célèbre le retour du printemps, de la vie renaissante.

Ici, les prairies sont vertes et les jeunes pousses se dressent dans les champs. Les fleurs déploient leurs couleurs. Premiers bourdons, premiers papillons. Les oiseaux s’apparient et font des danses nuptiales dans les arbres et dans le ciel. Les chats se guettent… Tout dans la nature manifeste ce tournant saisonnier.

blog-130331-fenouil-decore-les-oeufs-de-paquesLe lièvre de Pâques pour certains, les cloches pour d’autres vont passer. Des œufs décorés et enrubannés seront déposés dans les cachettes secrètes des jardins, des balcons et des maisons. Ce sera le plaisir des enfants, mais aussi des adultes.

Au-delà de tout ce qui nous peine et nous tracasse ordinairement, s’immerger au cœur de cette fête est une chance que l’on se donne de commencer une vie nouvelle. Comme il est possible de le faire chaque jour. Mais y pense-t-on chaque matin en se levant ?
Si cela est trop difficile, être au moins dans l’accueil de cette joie, sincèrement. Cela permettra son rejaillissement sur nous, avant d’en éprouver son jaillissement en nous comme une force vive, régénérante.

Force lumineuse venue des profondeurs, inaltérable et irréductible, la joie est un passeport pour traverser les tempêtes de la vie. Elle nous mène à bon port.
Ce dernier n’est pas toujours celui où l’on croyait arriver ? Qu’importe !
L’inconnu fait partie du chemin que nous avons à parcourir. Et porteur de richesses insoupçonnées, probablement.

Joyeuses Pâques. Belle fête de la Vie dans sa renaissance.

P.S. : l’image ci-dessus est tirée d’un album pour enfants de Brigitte Weninger illustré par Eve Tharlet, « Joyeuses Pâques, Fenouil ». J’aime tellement la poésie et la fraîcheur de ces contes très éducatifs et les illustrations qui les accompagnent que j’ai pris la liberté de les associer à mes modestes réflexions. Peut-être aurai-je la fortune de rencontrer leurs auteures un jour ?

20 mars : Équinoxe de Printemps

Le renouveau prend racine secrètement en nous bien longtemps avant que d’être visible.

Le printemps est arrivé sur le calendrier. L’est-il dans nos vies ?
Se défaire de ses mues est douloureux et la nouvelle peau semble si fragile !

La vitalité printanière, instable et brutale, est plutôt associée à des valeurs… valorisées : plus de lumière avec l’allongement des jours, plus de chaleur avec les températures que l’on espère plus douces, renaissance de la nature, etc.
Oui, il y a de tout cela. L’hibernation prend fin, et le réveil s’annonce dans bien des domaines.

L’hiver dernier a été pour moi un temps de réflexion, d’approfondissement, de travail. J’associe à cette saison une certaine idée du Japon, que j’ai intériorisée au fil des années et, généralement, je privilégie la lecture d’ouvrages ou le visionnage de films se rapportant à ce pays qui me tient tant à cœur.
Cette année, je ne sais quelle intuition m’a soufflé le nom de Lafcadio Hearn aux oreilles, avec tant d’insistance que j’ai décidé de partir sur cette piste.

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La vie de cet homme, pour le moins originale, est courte et, curieusement, marquée par les îles de sa naissance à sa mort : Leucade, Irlande, Martinique, Japon.
Grèce et Japon sont chers à mon cœur depuis l’enfance. L’Irlande, nouvelle venue dans mon panthéon, a su se faire une belle place.
Et de ces quatre pôles, un seul m’était absolument inconnu : la Martinique. Ma curiosité n’en a été que plus aiguisée. Et c’est ainsi que je me suis lancée dans la lecture d’« Aux vents caraïbes », écrit entre 1889 et 1891.

Dans « Aux vents caraïbes » l’auteur présente chaque île des Antilles succinctement d’abord dans ce voyage qui le mène des États-Unis vers les tropiques. Puis, il s’installe à Saint-Pierre de la Martinique où il va séjourner deux ans comme correspondant du Harper’s Monthly, journal pour lequel il travaille.
Il décrit la vie des habitants, leurs coutumes, leurs travaux, leurs croyances avec précision, respect, humour. Oserai-je dire tendresse ? C’est ce que j’ai ressenti à la lecture de ces pages où il fait découvrir au lecteur les paysages marins, volcaniques et forestiers de l’île dans une promenade sensorielle intense.
Les dialogues en créole sont savoureux et les contes souvent cruels, comme la vie des Martiniquais dans ce Paradis infernal.

Sans doute n’était-ce qu’une première approche de l’œuvre de cet écrivain. J’attends de trouver ce qu’il a écrit sur le Japon.
En revanche, j’avais revu Kwaidan (film de Masaki Kobayashi, prix spécial du jury au festival de Cannes, 1965) avec plaisir il y a quelques années et le reverrai sous peu.
Sachant que Lafcadio Hearn était évoqué dans le premier tome de « Au temps de Botchan », de Jirô Taniguchi, j’ai lu cette BD.
Autre découverte. Je n’avais jamais lu cet auteur non plus. Et comme j’ai aimé son style, je viens de commencer « Le Sommet des dieux ». Très différent, et prenant. Mais c’est un autre sujet !

Aujourd’hui était le premier jour de printemps. Le renouveau prend racine secrètement en nous bien longtemps avant que d’être visible.

Force et Joie. C’est ce que je vous souhaite pour l’année 2013.

Etre ouverts à la vie, tenir debout et avancer. Envers et contre tout.

L’hiver est là, comme tous les ans. Moins froid. Moins humide. Toujours sombre.
L’hiver aux longues nuits où je rêve d’hibernation.
Saison durant laquelle la nature est au repos.

Cette année, plus que les précédentes, j’ai vécu ces fêtes de fin d’année et leur préparation avec délice.
Est-ce d’avoir conté mille merveilles aux oreilles jeunes et vieilles ? De leur avoir chanté les nuits fleuries d’étoiles et la magie de la neige ? D’avoir vu le ravissement et entendu les rires des petits et des grands ? Oui, il y avait de cette joie donnée et partagée que procurent l’émerveillement et l’innocence retrouvée.

L’arbre de Noël a trouvé une place d’honneur dans ma maison. Une draperie blanche évoquait la neige absente, les boules rouges et dorées, les cheveux d’ange impalpables, une guirlande de minuscules étoiles dorées descendant en spirale dans les branches vertes et odorantes ont paré de lumière l’Arbre-Roi.
J’avais invité les animaux de la forêt et, dans la couronne de branchages ponctuée de pommes de pin qui entourait le pied du sapin, ont pris place le hérisson, l’écureuil et l’élan ; plus haut, dans les branches, la chouette veillait.

blog-130107-au-pied-de-larbre-de-noelQuelques veilleuses ont dansé une ronde lumineuse chaque soir depuis la Saint Nicolas jusqu’à ce lendemain d’Epiphanie.

Aujourd’hui est clos le temps des fêtes du solstice d’hiver. Traversés les douze jours magiques (et pleins de dangers, comme le sont tous les seuils réels et symboliques) entre Noël et l’Epiphanie, résumé dit-on de l’année à venir.
J’ai vécu le passage de 2012 à 2013 avec de bonnes fées. Nous sommes entrés dans la nouvelle année avec l’échange de nos vœux les uns pour les autres, et des attentions particulières pour chacun.

Que cela soit dans une fête illuminée et joyeuse, ou bien discrètement fondu dans une nature imperturbable, sous un ciel étoilé ou dans une forêt bruissante, qu’importe ? L’essentiel n’est-il pas d’être présent pour un à-venir, un inconnu à accueillir ?

Etre ouverts à la vie, tenir debout et avancer. Envers et contre tout.
Force et Joie. C’est ce que je vous souhaite pour l’année 2013.

En espérant vous revoir, ou vous rencontrer !

Pepito Mateo : la liberté dans le labyrinthe

C’est l’histoire d’un homme en gris dans un décor noir.

C’est l’histoire d’un homme en gris dans un décor noir.
Il vous salue et vous invite à écouter la dernière aventure qui lui est arrivée (enfin, peut-être).
La sienne, mais cela pourrait être la vôtre.

Capturés par les oreilles, vous vous laissez entraîner dans ce parcours labyrinthique où les contes s’enchaînent (se déchaînent, plutôt), s’enchevêtrent à un rythme soutenu, libérés sur les chemins de la fantaisie.
Pepito Mateo vous emmène dans un univers qu’il crée au fil (d’Ariane) des mots ravis où malice, humour et philosophie ricochent sur l’âpreté du quotidien, et dévoilent la poésie et la tendresse des jours ordinaires, même quand la vie ne vous fait pas de cadeau.

Il vous montre un chemin. Celui qu’il a trouvé et qu’il vous propose de mettre sous vos pieds le temps d’une soirée – ou plus : ayez une marche légère et ne vous chargez que de l’essentiel afin de ne pas vous perdre dans les méandres des jours.
Regardez, écoutez, sentez, goûtez, touchez. Créez. C’est simple, non ?

Enfin… ce soir, vous avez rencontré un enchanteur.