Archives mensuelles : juin 2018

Strasbourg : Festival Couleurs Contes

Samedi 23 juin, neuf conteuses du collectif Oralsace ont conté dans le jardin de la clinique de la Toussaint, à Strasbourg, au bénéfice de l’unité de soins palliatifs de la clinique, dans le cadre du Festival Couleurs Contes organisé chaque année par l’association « C’est tout un art » et Nicole Docin-Julien, conteuse et hypno-thérapeute et directrice artistique du festival.

 

C’était des contes qui parlaient du temps, d’épreuves et de « réussite ».
Acceptation de l’épreuve, réussite dans la traversée de cette épreuve malgré des péripéties épuisantes, la plus belle des réussites étant de s’être trouvé, d’avoir triomphé de ses peurs et de ses petitesses.
C’est dans cette veine-là que Maïkan et moi nous avons conté « La grâce du cerisier ».

C’est l’histoire d’un jeune homme, ignorant de ses racines et se croyant sans avenir, qui se perd dans des petits trafics sordides. Un jour où tout va plus mal que d’habitude, il va demander de l’aide à son grand-père. Le vieil homme l’envoie dans la montagne découvrir le sens de sa vie…

 

 

Dans ce jardin calme et ensoleillé, le public était attentif et chaleureux.
Si les contes, dans la parole qui a été transmise, ont trouvé l’oreille qui les espérait, alors, quelle joie pour tous !

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Schweighouse/Moder : Festival « Y a qu’ ça qui conte »

C’était dimanche 17 juin. Il faisait beau et chaud, juste ce qu’il fallait.

Cette année, le festival « Ya qu’ça qui conte » avait pour thème l’Antiquité, romaine puisque les Romains sont passés et ont séjourné en Alsace. Mais pas seulement.
Comment ne pas parler des Celtes, peuples migrants porteurs d’une autre mythologie, si riche elle aussi ?

Tout le week-end, il était possible de se perdre dans une faille du temps.
Là, flâner entre l’échoppe du médecin et la tente du centurion, ici écouter les musiciens ou assister aux jeux des gladiateurs. Un autre temps était soudainement à portée de mains, d’yeux et d’oreilles.

J’ai été invitée à conter pour deux séances, l’une sur la mythologie romaine, l’autre sur les légendes celtiques.

« Grands dieux, quelle famille! »

Au début était Albe et la princesse Rhéa Silvia, vestale séduite par Mars dont elle eut les jumeaux Romulus et de Rémus.  Plus tard Romulus fonderait Rome.
Mars avait protégé les deux enfants d’un sort cruel. Il était particulièrement aimé des Romains, aussi était-il naturel de poursuivre avec des anecdotes à son sujet.
Avec Vénus, sa belle amante, et Vulcain, mari de Vénus.
Avec Jupiter, roi des dieux et époux de Junon. Son épouse, trahie tant de fois par son mari volage, avait plus d’un tour à son actif pour se venger de Jupiter sur ses amantes…
Elles en firent les frais mais leurs enfants devinrent des dieux.
Ainsi les jumeaux nés de Léto : Diane, déesse de la chasse, des sources et des bois, vierge intraitable et Apollon, le dieu à la lyre qui instaura son culte à Delphes avec la Pythie, et tua le pauvre Marsyas, satyre musicien qui jouait « divinement » de la musique.

Après une naissance pour le moins extraordinaire, leur demi-sœur, Minerve, était pourvue de nombreux talents. Elle inventa l’aulos, une double flûte qu’elle abandonna rapidement à cause des moqueries de Junon et Vénus. Elle tissait merveilleusement et Arachné, qui ne sut pas garder la modestie nécessaire, en mourut.
Déesse protectrice d’Athènes, elle était l’une des trois divinités protectrices de Rome avec Jupiter et Junon.

 

Bacchus, fils de Jupiter et de Sémélé, eut lui aussi une enfance bien dangereuse à cause de la colère de Junon. Ce dieu, protégé par des nymphes, sera ensuite confié pour son éducation aux Muses et à Silène, satyre philosophe et ivrogne, qui lui apprendra tout de la vigne et du vin. Il remerciera Midas, roi de Phrygie, d’avoir pris soin de Silène en exauçant son vœu : transformer en or tout ce qu’il touchera. « Bon dieu », il acceptera aussi de le délivrer de ce vœu mortifère.
Il fera connaître le vin jusqu’en Inde et en Egypte.

 

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Dans l’après-midi, c’était dans les légendes celtiques que j’entraînais mes auditeurs… Chacune était empreinte d’un sortilège étrange ou dangereux.

« Amour et sortilèges, légendes celtiques »

 

Le prince Conn Eda, enfant heureux jusqu’au remariage de son père, est victime de la haine de sa marâtre et mis au défi de lui rapporter des objets bien improbables, au risque de sa vie.
Courageux, il part vers son destin et traverse les épreuves…

 

 

 

 

L’amour magique qui unit Midir et Etaine est à l’épreuve du temps et de l’espace.
Bravant les tempêtes, la mort, les métamorphoses, ils se retrouvent, toujours.

 

 

 

 

Bran, prince méditatif devant une mer sans couleur, voit soudain une jeune femme lui tendre une branche fleurie de pommier. Puis tout s’efface. Bran part à sa recherche avec quelques compagnons marins…

 

 

 

C’est ainsi que s’achevait cet après-midi où s’entremêlaient des mondes invisibles et pourtant si présents.

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Solstice d’été : les plantes magiques de la Saint-Jean

C’est à la Médiathèque Intercommunale de Dieulouard (Meurthe & Moselle) que nous avons commencé les festivités du solstice d’été avec un atelier « Conte à peindre » sur les plantes magiques de la Saint-Jean.

Quelles sont ces plantes? Pourquoi sont-elles magiques? Comment le sont-elles?
J’en avais amené quelques unes, de celles que l’on trouve facilement dans les prés et les bois et qui passent trop souvent pour de « mauvaises herbes » dans les jardins très très bien « entretenus » : marguerites blanches des prés,  plantain lancéolé, plantain majeur, feuilles de fougères (l’une déployée, l’autre en crosse).
Il y en a bien d’autres mais j’avais  apporté seulement celles qui s’accordaient avec les contes que j’avais choisis.
« La Châtelaine et la gouvernante » : la légende dit qu’elles sont respectivement devenues  plantain lancéolé et plantain majeur à force d’attendre au bord du chemin le  fiancé qui s’était volatilisé avec sa promesse de retour.
« La Fleur de fougère » : qui l’a vue? Qui l’a cueillie? Certains, partis depuis des siècles, ne sont pas revenus! Cette légende, qui est très populaire en différentes versions dans les pays baltes et d’Europe de l’Est, signe une quête de l’impossible.
« Les trois feuilles du serpent » : c’est la version courte qu’en a faite Marie Faucher qui a séduit et interloqué les enfants. Comment accepter de se faire enterrer vivant? Comment une serpente peut-elle connaître le secret de la plante d’immortalité et ressusciter son compagnon, donnant ainsi l’idée à l’époux de faire de même avec sa princesse défunte? Et surtout, quelle est cette plante merveilleuse?

Après la présentation de ces plantes et de leurs vertus,  nous sommes passés à la partie pratique. Les enfants se sont répartis en groupe et ont choisi d’imager un conte. Voici quelques photos de l’atelier et des réalisations finales ci-dessous.

3 photos prises par Céline Blin, médiathécaire de Dieulouard :

 

 

 

6 photos des livres terminés que j’ai prises à l’issue de l’atelier :

La Fleur de fougère

 

Les trois feuilles du serpent

Les enfants ont peint ces images que j’ai ensuite montées sur des « livres » de trois formes différentes que j’avais préparés avant :
– le livre à pages qui se tournent ( 4 feuilles)
– le paravent qui se déploie en 4 panneaux
– le « retable » fait d’un grand panneau central sur lequel on replie les deux côtés latéraux.
Dans les trois cas, les surfaces sont utilisées recto-verso.

Ces trois livres sont exposés à la médiathèque de Dieulouard et sont l’œuvre commune des onze participants de cet atelier, qui ont de 6 à 11 ans.
Merci à eux et à Céline Blin pour leur accueil chaleureux, leur participation active et leur intérêt pour ces « belles sauvages » trop souvent maltraitées.

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