17ème Printemps des Poètes : « L’insurrection poétique ».

Cette année, le 17ème Printemps des Poètes se déroule sous le signe de « L’insurrection poétique ». Nombreuses sont les propositions qui sont faites, sur le site de cette manifestation culturelle, de textes à dire ou à lire.

Une déambulation avait été prévue sur le marché de ma commune ce matin mais elle a été annulée à cause de la pluie et du vent.

J’avais proposé de dire (en français) « Le toit de notre maison », un poème de Jenuz Duka que j’ai trouvé dans « Tour de Terre en poésie », une anthologie multilingue de poèmes du monde éditée chez Rue du monde qui contient bien d’autres merveilles. Ce poème est aussi mis en musique par Astrit Qerimi.
Et quelques poèmes d’Alexandre Romanès extraits de son livre « Sur l’épaule de l’ange »(Ed. Gallimard /nrf).
Comme ni l’un ni les autres ne seront dits, je vous les fais partager par l’intermédiaire de cet article.

drapeau rrom

 Jenuz Duka, « Le toit de notre maison »

Amare kheresqo ćhatlo

Amare kheresqo ćhatlo
si o baro devel o nango.
Amaro kher si zoralo
khonik naśti peravel les.

Amare kheresqo temèli
si o nango than e phuvǎqo.
Amaro kher si zoralo
khonik naśti thabarel les.

Amare kheresqe barranga
si o śil ta e balvala.
Amaro kher si zoralo
khonik naśti xarravel les.

Amare kheresθe jekh penʒèra
k-i penʒèra tire jakha.
Amaro kher si zoralo
Ov si o rromano ilo.


« 
Le toit de notre maison »

Le toit de notre maison,
C’est le grand ciel tout nu.
Notre maison est solide.
Personne ne peut la renverser.

Les fondations de notre maison
C’est un coin de terre sans rien.
Notre maison est solide
Personne ne peut la ruiner.

Les murs de notre maison
C’est le froid et ce sont les vents.
Notre maison est solide
Personne ne peut l’atteindre.

À notre maison, il y a une fenêtre
À la fenêtre, tes yeux.
Notre maison est solide
C’est le cœur tsigane.

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Alexandre Romanès, poèmes extraits de « Sur l’épaule de l’ange »

Si on pouvait compter
toutes les actions inutiles
qu’on fait dans une vie,
on serait pris de vertige.
*
Aujourd’hui, j’ai reçu
une convocation de la police
pour aller en prison,
mais j’ai aussi écrit deux poèmes.
C’est quand même une belle journée.
*
Courir dans les champs,
sentir le vent
ce n’était pas assez.
Comme tous ceux
qui n’ont rien dans la tête,
moi aussi j’ai cru
qu’il fallait faire des choses.
*
La neige, le vent, les étoiles :
si le cœur est parfait,
pourquoi vouloir plus ?
*
Voix, viole, luth,
si je ferme les yeux
je suis au paradis.
*
Le ciel, donner et Dieu,
Dans la langue tzigane,
C’est le même mot.
*

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