Archives mensuelles : juillet 2014

« Récit de Shéhérazade » : la 5ème nuit

Après un stage intensif avec Catherine Zarcate dont je parlerai plus tard, le Festival EPOS m’a permis d’observer ce que les conteurs mettent d’eux-mêmes dans ce qu’ils transmettent ainsi que dans le choix de ce qu’ils décident de transmettre.

Au long des jours, ils se sont succédé pour conter à un public toujours nombreux et attentif les horreurs et les merveilles qui sont sans doute des spécificités du genre humain.
Les lieux étaient variés : parc arboré, terrasse d’un café, greniers de l’abbaye, chapelle, jardin du cloître, cave vinicole…
Les thèmes l’étaient aussi : contes tsiganes de Pologne, mythologie grecque, contes traditionnels d’Europe, récits littéraires d’Amérique du Nord, du Vietnam, d’Espagne …
Les spectacles du soir ont proposé des récits épiques de l’Inde, des Antilles, d’Afrique centrale, de Mésopotamie, et de l’Orient.

 La dernière nuit du festival est arrivée. Celle où « Tout le monde raconte ».
Durant quinze heures consécutives, la parole ininterrompue est portée par des voix d’hommes et de femmes qui disent (en dix minutes maximum) avec leurs mots et la façon qui leur est propre un conte, un rêve, un souvenir, une anecdote…
Mes camarades de stage et moi-même en étions, mettant à profit ce que nous avions appris avec Catherine Zarcate quelques jours plus tôt.
Il y avait des voix jeunes aussi : une petite fille de neuf ans, et deux jeunes filles. Toutes les trois avaient une présence émouvante sur scène.
Voix disant, voix chantant, a capella ou accompagnées de musique, tout était là. Simplement.

 Entrelacés au cours de la nuit, les contes extraits du « Récit de Shéhérazade » ont été le fil rouge déroulé par Bruno de la Salle qui s’accompagnait au cristal Baschet, entouré d’Aimée de la Salle, Anne-Gaël Gauducheau, Solange Boulanger et Theresa Amoon.

Aimée de la Salle
Aimée de la Salle
Bruno de la Salle
Bruno de la Salle

 

Anne-Gaël Gauducheau
Anne-Gaël Gauducheau
Theresa Amoon
Theresa Amoon
Solange Boulanger
Solange Boulanger

Conte, musique et chant ont porté cette parole nocturne. Les personnalités présentes sur scène étaient très différentes et cependant il y avait une belle homogénéité de l’ensemble.

La féérie de cette parole qui circule, de ces refrains psalmodiés, le timbre et le rythme de chaque voix sont entrés dans ma mémoire.
Ce qu’il me reste de cette nuit, outre l’émerveillement de ces heures qui nous amenaient d’un jour finissant à un jour naissant ?
C’est que l’autorité d’une parole est possible,  avec toute la gravité et la légèreté requises pour les oreilles qui la reçoivent.
C’est qu’un conte et une légende peuvent être dits avec une grande liberté sans qu’en soit trahi leur sens.
C’est que le conteur peut conter (et sans doute le doit-il) en étant libre de toute intention envers ses auditeurs.

Précieux enseignement.

 

Poésie urbaine : regarder

Poursuivons notre balade dans les rues et sur les plages, parfois dans les champs (ou presque) en regardant les images que ces lieux proposent.
Ces collages, tags et peintures parlent de la rage et de l’humour de leurs auteurs, de leur capacité d’ironie et de dérision.
Ci-dessous, quelques photos au caractère poétique et humoristique.

Panneaux de circulation routière
A Anglet, le long d’une plage :

Anglet, Plage de la Barre
Anglet, Plage de la Barre

Anglet Plage de la Barre panneau danger 2013 09 28 red

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur l’île de Ré                                                                            A Périgueux, vers la gare
Ars-en-Ré panneau bus rednouveau panneau piéton PGX gare 1 2013 09 04 red

 

A Tours (borne d’incendie)                               à Chançay (arrêt de car)
Tours  grafitti place François Sicard redChançay arrêt de bus 4 red

 

A  Chalais, vers la gare
Chalais Hôtel de la Gare graffiti 2013 09 22 redChalais Quai de la gare graffiti 1  2013 09 22 red

 

 

A Ribérac  (centre ville)

RBC Journées du Patrimoine 4 2013 09 14 redRBC Journées du Patrimoine 1 2013 09 14 red

 

A Nancy (centre ville)

Nancy grafitti mur tagué 8 oct 2013 redNancy mur  trompe l'oeil et grafitti 1 oct 2013 red

 

 

 

A Avignon (centre ville)
Avignon grafitti Nosferatu redAVIGNON pochoir banquier red

 

AVIGNON sérig pochoir zèbre redAVIGNON sérig pochoir red

 

 

A bientôt, avec d’autres vues d’ici et d’ailleurs…

 

 

9ème Festival des histoires EPOS : quand le merveilleux s’invite dans un présent bien sombre

Le festival a fermé ses portes. Cette année encore il a tenu ses promesses.
Contées, lectures, tables rondes et spectacles du soir ont été de grande qualité, en accès libre et gratuit. Le merveilleux commence là.

Les Nuits de Shéhérazade Teresa Amoon, Bruno de la Salle, Solange Boulanger, Anne-Gaël Gauduchau, Aimée de la Salle
Les Nuits de Shéhérazade
Teresa Amoon, Bruno de la Salle, Solange Boulanger, Anne-Gaël Gauduchau, Aimée de la Salle

EPOS est l’un des rares festivals où l’on peut assister à cette suite variée de prestations sans que l’aspect économique soit un frein. C’est à saluer et à soutenir, de toute urgence.

 La culture est nécessaire pour vivre autant que l’air que l’on respire.
Cette évidence affronte une réalité économique défaillante dont les politiciens cherchent à nous persuader qu’elle est inéluctable. Indigence d’un discours politique qui plie devant le pouvoir de l’argent. Qui dirige ? Qui gouverne ?

 La culture est une nécessité, pas un luxe.
Cette année, faute de moyens suffisants, le festival n’a été ouvert au public que cinq jours. Les deux premiers ont été réservés à des stages de formation.
Les festivaliers, habitués ou nouveaux, sont venus nombreux à ce rendez-vous annuel, curieux et enthousiastes.
Ce sont des adultes concernés par le genre du conte et de l’épopée pour différentes raisons.
Ce sont des enfants, accompagnés par leurs enseignants, qui garderont en tête des aventures de loups, de princesses-grenouilles et de héros mythologiques aux pouvoirs initiatiques.

Il y a aussi l’équipe du CLiO, organisée et chaleureuse, qui veille à tout. Bien que l’heure ait été à l’action dans cette aventure où tout se déroulait sans faux pas, les incertitudes pour le futur étaient perceptibles. Qu’en sera-t-il l’an prochain ?

 La magie du conte agit sur le long terme. Le conte est comme une eau claire dont le cours s’adapte aux aspérités du relief, une eau que rien n’arrête. Mais il ne faudrait pas que la source tarisse faute de soins bienveillants.

Merci à tous ceux par qui EPOS existe. Merci à Bruno de la Salle qui nous propose chaque année un regard sur le monde où l’Homme tient son rôle. Envers et contre tout.

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