Archives mensuelles : mars 2013

Matin de Pâques

On célèbre le retour du printemps, de la vie renaissante.

Pic épeiche dans le lilas
Geai dans le prunier
Quelques fleurs blanches
Beauté vivante.

Matin de Pâques. Fête de la Résurrection pour les chrétiens.
Mais les rituels du renouveau et de fécondité existent partout dans le monde. On célèbre le retour du printemps, de la vie renaissante.

Ici, les prairies sont vertes et les jeunes pousses se dressent dans les champs. Les fleurs déploient leurs couleurs. Premiers bourdons, premiers papillons. Les oiseaux s’apparient et font des danses nuptiales dans les arbres et dans le ciel. Les chats se guettent… Tout dans la nature manifeste ce tournant saisonnier.

blog-130331-fenouil-decore-les-oeufs-de-paquesLe lièvre de Pâques pour certains, les cloches pour d’autres vont passer. Des œufs décorés et enrubannés seront déposés dans les cachettes secrètes des jardins, des balcons et des maisons. Ce sera le plaisir des enfants, mais aussi des adultes.

Au-delà de tout ce qui nous peine et nous tracasse ordinairement, s’immerger au cœur de cette fête est une chance que l’on se donne de commencer une vie nouvelle. Comme il est possible de le faire chaque jour. Mais y pense-t-on chaque matin en se levant ?
Si cela est trop difficile, être au moins dans l’accueil de cette joie, sincèrement. Cela permettra son rejaillissement sur nous, avant d’en éprouver son jaillissement en nous comme une force vive, régénérante.

Force lumineuse venue des profondeurs, inaltérable et irréductible, la joie est un passeport pour traverser les tempêtes de la vie. Elle nous mène à bon port.
Ce dernier n’est pas toujours celui où l’on croyait arriver ? Qu’importe !
L’inconnu fait partie du chemin que nous avons à parcourir. Et porteur de richesses insoupçonnées, probablement.

Joyeuses Pâques. Belle fête de la Vie dans sa renaissance.

P.S. : l’image ci-dessus est tirée d’un album pour enfants de Brigitte Weninger illustré par Eve Tharlet, « Joyeuses Pâques, Fenouil ». J’aime tellement la poésie et la fraîcheur de ces contes très éducatifs et les illustrations qui les accompagnent que j’ai pris la liberté de les associer à mes modestes réflexions. Peut-être aurai-je la fortune de rencontrer leurs auteures un jour ?

20 mars : Équinoxe de Printemps

Le renouveau prend racine secrètement en nous bien longtemps avant que d’être visible.

Le printemps est arrivé sur le calendrier. L’est-il dans nos vies ?
Se défaire de ses mues est douloureux et la nouvelle peau semble si fragile !

La vitalité printanière, instable et brutale, est plutôt associée à des valeurs… valorisées : plus de lumière avec l’allongement des jours, plus de chaleur avec les températures que l’on espère plus douces, renaissance de la nature, etc.
Oui, il y a de tout cela. L’hibernation prend fin, et le réveil s’annonce dans bien des domaines.

L’hiver dernier a été pour moi un temps de réflexion, d’approfondissement, de travail. J’associe à cette saison une certaine idée du Japon, que j’ai intériorisée au fil des années et, généralement, je privilégie la lecture d’ouvrages ou le visionnage de films se rapportant à ce pays qui me tient tant à cœur.
Cette année, je ne sais quelle intuition m’a soufflé le nom de Lafcadio Hearn aux oreilles, avec tant d’insistance que j’ai décidé de partir sur cette piste.

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La vie de cet homme, pour le moins originale, est courte et, curieusement, marquée par les îles de sa naissance à sa mort : Leucade, Irlande, Martinique, Japon.
Grèce et Japon sont chers à mon cœur depuis l’enfance. L’Irlande, nouvelle venue dans mon panthéon, a su se faire une belle place.
Et de ces quatre pôles, un seul m’était absolument inconnu : la Martinique. Ma curiosité n’en a été que plus aiguisée. Et c’est ainsi que je me suis lancée dans la lecture d’« Aux vents caraïbes », écrit entre 1889 et 1891.

Dans « Aux vents caraïbes » l’auteur présente chaque île des Antilles succinctement d’abord dans ce voyage qui le mène des États-Unis vers les tropiques. Puis, il s’installe à Saint-Pierre de la Martinique où il va séjourner deux ans comme correspondant du Harper’s Monthly, journal pour lequel il travaille.
Il décrit la vie des habitants, leurs coutumes, leurs travaux, leurs croyances avec précision, respect, humour. Oserai-je dire tendresse ? C’est ce que j’ai ressenti à la lecture de ces pages où il fait découvrir au lecteur les paysages marins, volcaniques et forestiers de l’île dans une promenade sensorielle intense.
Les dialogues en créole sont savoureux et les contes souvent cruels, comme la vie des Martiniquais dans ce Paradis infernal.

Sans doute n’était-ce qu’une première approche de l’œuvre de cet écrivain. J’attends de trouver ce qu’il a écrit sur le Japon.
En revanche, j’avais revu Kwaidan (film de Masaki Kobayashi, prix spécial du jury au festival de Cannes, 1965) avec plaisir il y a quelques années et le reverrai sous peu.
Sachant que Lafcadio Hearn était évoqué dans le premier tome de « Au temps de Botchan », de Jirô Taniguchi, j’ai lu cette BD.
Autre découverte. Je n’avais jamais lu cet auteur non plus. Et comme j’ai aimé son style, je viens de commencer « Le Sommet des dieux ». Très différent, et prenant. Mais c’est un autre sujet !

Aujourd’hui était le premier jour de printemps. Le renouveau prend racine secrètement en nous bien longtemps avant que d’être visible.